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Rim Battal
C’est le Bureau Retors particulier qui a créé l’entremise entre Tendres Bourreaux et Rim Battal, qui cherchait des compétences musicales et sonores pour la création de sa première performance. Mathieu Bauer et Sylvain Cartigny ayant régulièrement mis en musique des poèmes ou des récits pour la scène et la radio sont apparus comme une évidence comme possible soutien à sa recherche. La compagnie Tendres Bourreaux, doté d’un lieu de fabrique avec des studios d’enregistrement ainsi qu’une salle de répétition, mais aussi avec la présence d’un régisseur son pour accompagner des laboratoires artistiques, a la capacité d’accompagner un projet théâtral et sonore comme celui-ci et souhaite œuvrer à ce type d’émergence de projets.
Poète et artiste, formée au journalisme et à la photographie à L’institut supérieur de l’information et de la communication de Rabat, diplômée de l’Ecole supérieure de journalisme de Paris, Rim Battal pratique la photographie, l’écriture et la performance depuis plusieurs années.
Après avoir officié comme journaliste dans des rédactions marocaines, elle arrive en France en 2013 après avoir été sélectionnée pour une résidence avec bourse de création à La Cité internationale des arts de Paris. A l’issue de dix mois de travail, certaines des pièces (photographies et installation) produite là-bas ont été exposées au Musée Mohamed VI d’art moderne et contemporain lors de son inauguration et un premier manuscrit a été accepté par une maison d’édition en France. C’est ainsi que parut, quelques mois plus tard, son premier livre Vingt poèmes et des poussières en mars 2015. Ce recueil comportant poèmes et photographies est, pour reprendre les mots de son éditrice Catherine Tourné, un « manifeste pour la vie, dans sa violence, sa transgression mais aussi dans sa douceur ». Elle y traite déjà de sujets qui reviendront plus précisément dans les recueils suivants, de la « place de la femme dans une société masculine, place de la femme au milieu des autres femmes, place du désir qui guide et mène la danse. Les mots, les phrases, vont au plus court, au plus frappant. Comptine pour se réveiller et regarder le monde, se battre et aimer. Rim Battal réinvente de façon vivifiante une langue de l’enfance et de l’âge adulte avec une sensibilité puissante et fragile ».
Deux années plus tard, la même maison, éditions Lanskine, publie son second ouvrage, Latex. « Latex, c’est le corps qui se meut dans la ville. Son œil accoutumé à l’obscurité regarde et nous raconte ses soulèvements à travers la petite histoire, collective et récente, intime et immémoriale » Le recueil, découpé en deux partie, Actualités et Forêts part du politique, du collectif pour aller petit à petit vers l’intime, le rapport amoureux, la séparation.
Son « écriture brute, énergique qui bouscule et entraîne » a su attirer l’attention de la presse, notamment Libération avec la publication du poème d’ouverture Halal dans Le poème du lundi mais aussi une invitation à contribuer au prestigieux Libé des écrivains. Des extraits paraissent dans Les Inrocks qui la citent parmi les « 10 poètes nouvelle génération à suivre sur les réseaux », mais aussi dans L’orient littéraire, des notes de lecture dans Gazelle magazine et une vidéo de lecture tournée avec Appelle-moi poésie, Venus, connait – et continue à connaitre – un véritable succès.
C’est à ce moment-là que les invitations aux festivals, invitations à lire, présenter ses travaux et/ou donner des ateliers ont commencé à affluer. Elle publie également dans des revues littéraires (Débridé, Babel heureuse, La revue Soeurs, participe à des ouvrages collectifs (Lettres aux jeunes poétesses, Anthologie des écritures bougées, Lumières marocaines, etc.) (voir bibliographie).
A la même époque, elle découvre, émerveillée, des soirées de poésie immersive sous forme de cabaret littéraire, Le Bordel de la Poésie. Elle rejoint rapidement l’équipe et découvre avec un plaisir toujours renouvelé, les joies de la performance, la lecture intime, en tête-à-tête dans les alcôves, apprêtée pour l’occasion. Quelques mois plus tard elle intègre le collectif et participe à l’organisation de ces soirées de plus en plus plébiscitées dans la capitale française. Les poètes et poétesses du Bordel y lisent leurs textes dans des bars, hôtels, voitures de collection et touchent par là un public neuf, qui s’étend tous les jours, redécouvre la poésie en dehors des salles de classes, des notes et des devoirs, loin de la honte de ne pas connaitre. En tête-à-tête, les barrières tombent, les personnes venues les écouter leur posent leurs questions, nous font redire des vers, nous parlent toujours de longues années de désamour avec la poésie et comment elles redécouvrent cette littérature si particulière grâce au dispositif qu’ils proposent. Des articles au sujet du Bordel de la Poésie paraissent alors dans le journal La Croix, France Culture et RFI viennent y faire des reportages radiophoniques (voir : www.rimbattal.com/curriculumvitae). Le Bordel de la poésie est formateur pour Rim Battal. Y performer ses textes lui permet de les forger, les répéter, mieux les incarner : « grâce au Bordel, j’ai trouvé un ton propre et ma posture en poésie ».
En parallèle, elle continue son travail d’artiste à travers des séries photo qu’elle expose dans divers lieux : Musee Mohamed VI d;d; art moderne et contemporain de Rabat, Voice gallery et Dar Bellarj à Marrakech, Saatchy Gallery à Londres, Galerie Nivet-Carzon et Galerie Verdeau à Paris, Contemporary African art fair à New-York, Voies Off à Arles, Maison Photo Lille, etc.
Elle fait également des lectures performées pendant les vernissages, nocturnes d’exposition, écriture de poèmes sur commande avec L’Assaut des poètes ou des lectures de poésie au téléphone avec La ligne rose de poésie ou le Serveur vocal de Poésie avec la compagnie Home Théâtre. Elle reçoit régulièrement des commandes de textes : Littérature, etc., Monumentart, MidiMinuitPoésie21, revue Catastrophes…
En 2019, elle publie son troisième livre chez Lanskine, Transport commun, mais également un autre ouvrage, très différent des trois premiers cette fois-ci, intitulé L’eau du bain, publié par Supernova.
Transport commun est finaliste du Prix CoPo la même année. Il est également recensé par Vogue, L’orient littéraire, Sitaudis, etc.
L’eau du bain, livre d’aphorismes autour de la maternité, du corps maternel et sexuel, est critiqué dans Zone critique, Les imposteurs, Sitaudis, etc. En 2020, le livre est finaliste du Prix Révélation de la Société des gens de lettres et obtient le Prix CoPo du jury.
Le 11 février dernier, son 5ème ouvrage, Les Quatrains de l’All Inclusive parait aux éditions du Castor Astral. Articles et podcasts enthousiastes ont accompagné sa sortie : Ouest-France, Les imposteurs, Le matricule des anges, Cultures sauvages, Le bonbon ainsi que Telquel (hebdomadaire marocain en tête des ventes), etc.
Prix :
Parutions :
- Mine de rien, collection Poche, Le Castor Astral, février 2022
- Les Quatrains de l’All Inclusive, Le Castor Astral, février 2021, éditeur : Jean-Yves Reuzeau
- L’œil des loups, livre I (témoignage), janvier 2020, www.hymenredefinitions.com, éditrice : Isabelle Lesquer
- L’eau du bain, éditions Supernova, 2019, éditrices : Stephanie Boubli et Elisabeth Lévêque
- Transport commun, éditions Lanskine, 2019, éditrice : Catherine Tourné
- Latex, éditions Lanskine, 2017, éditrice : Catherine Tourné
- Vingt poèmes et des poussières, éditions Lanskine, 2015, éditrice : Catherine Tourné
Anthologies et ouvrages collectifs :
- Lettres aux jeunes poétesses, L’Arche éditeur, préface d’Aurélie Olivier, 2021
- Le désir en nous comme un défi au monde, anthologie du Printemps des poètes, éditée par Le Castor Astral, 2020, éditeur : Jean-Yves Reuzeau
- Nous, avec le poème comme seul courage, anthologie du Printemps des poètes, éditée par Le Castor Astral, 2020, éditeur : Jean-Yves Reuzeau
- Alcôves, recueil collectif du Bordel de la Poésie ; L’Assaut des poètes, 2019
- Lumières marocaines, préface de Fouad Laroui, chez Langages du sud, 2018
Podcast et radio :
- Utopie par Rim Battal dans l’émission L’Arche de Nova de Richard Gaitet, sur Radio Nova
- Reportage et lecture au micro de Stéphane Bonnefoi pour France Culture
- RFI, Vous m’en direz des nouvelles avec Le bordel de la Poésie par Fanny Bleichner
- Lecture sur *DUUUU Radio pour Nuit blanche 2018 – Paris