PROJET DE TERRITOIRE 24/25

ACTIONS AUTOUR DE PALOMBELLA ROSSA

“Entre water-polo et burlesque”

Projet mené avec 2 classes de lycéens dans le cadre des dispositifs : Résidence territoriale artistique et culturelle en milieu scolaire- Direction régionale des Affaires culturelles d’Île-de-France – Ministère de la Culture”
Avec le soutien de la MC93 et du Centre Culturel Houdremont

Résidence pluridisciplinaire pour 2 lycées autour d’Ayn Rand et du libertarisme

« Jaime concevoir mes projets en les inscrivant dans un territoire, quil soit urbain ou rural. Sortir le théâtre de ses murs est loccasion pour un artiste de se saisir de son environnement immédiat : habitants, quartiers, architecture, pratiques culturelles et sportives, terroirs, etc. Le regard sensible posé sur le quotidien permet alors de le déplacer et de le réenchanter. »
-Mathieu Bauer

Le point de départ de notre projet est donc la nouvelle création, Palombella Rossa, co-écrite par Mathieu Bauer et Anne-James Chaton, librement inspirée du film de Nanni Moretti.
Ce film suit Michele Apicella, un jeune député communiste, incarné par Nanni Moretti, qui est brutalement frappé d’amnésie à la suite d’un accident de voiture. Des fragments de son passé surgissent pêle-mêle au cours d’un match de water-polo auquel il participe.
Le film est sorti deux mois avant la chute du mur de Berlin, période historique où le capitalisme et les incidences de son horizon désormais « indépassable » vont triompher et bouleverser durablement l’ensemble de nos sociétés. Cette période témoigne aussi d’un contexte politique particulier, celui de différents nouveaux courants de pensée, d’enjeux philosophiques et sociétaux « post 30 Glorieuses », et d’une agitation intellectuelle soucieuse d’appréhender le monde.

Dans ce contexte Moretti s’interroge. Que reste-t-il des utopies ? Qu’aura suscité– malgré ses dévoiements – le communisme ? Que sont devenus son désir et ses promesses de transformation et d’émancipation ? Le cinéaste sonde la crise de nos engagements, du militantisme, de notre foi en un mouvement qui voulait consacrer le bien commun, l’intérêt collectif et plaçait une forme d’humanisme au cœur de ses aspirations.

Dans Palombella Rossa, Nanni Moretti déploie une métaphorique sportive pour parler de son époque. À l’affrontement direct, au passage en force, à la brutalité, il privilégie, la feinte, le dribble, les passes ou encore le lob. Autant de figures de style qui confèrent à son propos profond et plutôt grave, une légèreté qui nous réjouit.

En écho au spectacle, nous avons déployé sur l’année 2024/2025 une résidence EAC auprès de deux classes de lycées constituée comme suit :

UN ATELIER RÉALISATION D’UN CINE CONCERT
Avec une de seconde du lycée Jacques Brel à La Courneuve

Menés en binôme par Tommy Haullard, musicien, et Lawrence Williams, musicien et comédien, les élèves ont préparé un ciné-concert, à l’image du projet de Mathieu Bauer proposé lors de sa résidence au club de waterpolo.

Repartant d’un montage vidéo réalisé à partir du film, les élèves ont proposé une version doublée, postsynchronisée 9 / 19 en direct. Il s’agissait d’utiliser un procédé qui a longtemps constitué une tradition dans le cinéma italien et qui permettait, selon les mots de Pasolini, de créer un “cinéma de poésie“. Effectivement les voix enregistrées en postsynchronisation sont souvent mal calibrées, mal calées, et peuvent ainsi provoquer une énergie très décalée, imprécatoire, une énergie d’ordre « théâtral ». On dirait que les voix ne sortent pas des personnages, mais qu’elles leur sont dictées, créant une étrange ventriloquie du présent. La postsynchronisation devient alors un effet de style, d’étrangeté qui va à l’encontre du réalisme, de l’illusion, d’un cinéma de prose et ouvre l’espace à de multiples interprétations.

C’est cet effet, cette étrangeté, mêlée au présent du théâtre que les élèves ont été mis au travail pour la réalisation d’un véritable ciné-concert. Il s’agissait d’installer ce « dialogue » entre l’écran et le plateau, en doublant certaines séquences du film (en français) mais aussi en proposant de recomposer l’ensemble de l’habillage sonore (bruitage et musique) en direct. Est né alors un nouvel espace de distanciation où composition musicale et paroles vives, sans chercher la synchronisation à tout pris avec le film, viennent créer une perception du monde qui ne colle plus à la réalité, pour en miroir, s’y confronter et le prolonger de façon critique, ludique et poétique.

Ce ciné-concert a été restitué au Centre Culturel Houdremont en fin d’année scolaire et ouvert aux parents, proches et professeurs.

ATELIERS DE THEATRE ET MUSIQUE AUTOUR DU BURLESQUE

Avec le groupe théâtre du lycée Thibault de Champagne à Provins

Ces ateliers de pratique théâtrale et musicale dirigés par Lawrence Williams, ont permis aux élèves de découvrir la dimension burlesque que déploie Mathieu Bauer dans son travail.

Cela est passé par des exercices adaptés aux élèves en lien avec le spectacle : thématiques, scénario du film, musique, chant notamment, etc. Mais Lawrence Williams est également venu puiser dans d’autres références cinématographiques chères à Mathieu Bauer, comme Buster Keaton ou Jacques Tati, sources intarissables de jeu pour des lycéens.
Ces ateliers ont mené à la création d’une petite forme artistique qui a été filmée et transmise aux élèves post-atelier.

L’ensemble de la résidence a été accompagnée pour chaque classe d’un parcours du spectateur  principalement en partenariat avec la MC93 et le Centre Culturel Houdremont.

PRODUCTION
Projet soutenu par le département de la Seine-Saint-Denis dans le cadre du dispositif « Culture et art au collège »

SAISON 21/22

Projet mené  avec une classe du collège Fabien (Montreuil) dans le cadre du dispositif « Culture et art au collège »  département de la Seine-Saint-Denis

Ayn Rand ou les vertus de l’égoïsme : Ateliers d’arts plastiques avec une classe de 5ème 

Nous voulons, traduire plastiquement avec les élèves, à la manière des vitrines, celles des grands magasins, ou encore les vitrines de Noël, une mise en scène de tous nos désirs (pour nous les revendre ensuite…!). Nous proposons de détourner à notre avantage cette mise en scène, afin de pratiquer une forme d’exorcisme pour sortir de « l’ère de l’égoïsme ». Pour se saisir des enjeux intellectuels et formels du projet, nous travaillerons avec les élèves à partir d’un corpus constitué des « phrases-phares » d’Ayn Rand, de l’essai critique de Stéphane Legrand Femme Capital, d’une bande dessinée sur Ayn Rand, mais aussi de la musique du spectacle, nous permettant une approche pédagogique et pratique du fait musical tout en réfléchissant au pouvoir de la musique

Avec Sylvain Cartigny, Lili Gomond et Lilli Lacombe : musiciens de L’orchestre de spectacle de Montreuil.